Le chien Munito

Le chien Munito (Domaine public)

 

Ce chien à l’histoire incroyable rencontra un fort succès au XIXe siècle par ses nombreux talents. Son maître, le Signor Castelli d’Orino, lui avait appris différents tours de force. Connaissant les rudiments de l’arithmétique et comprenant plusieurs langues, il pouvait aussi apporter les cartes qu’on lui annonçait.

Chromo du chien munito (Collection Thibault Ternon)

À Paris, le chien Munito et son maître font leurs représentations dans un Cabinet d’illusions, situé Cours des Fontaines près du Palais-Royal puis voyagent dans différentes villes. Dans un rare petit livret dédié à la vie de Munito, le chien est présenté comme ayant une taille semblable à « celle d’un caniche ordinaire […] ; il est blanc et n’a qu’une seule tache brune sur l’œil gauche; son mufle est court et frisé […] »1. Ce même livret nous apprend que Munito est né « de l’accouplement d’une chienne barbette avec un chien de chasse, à Limito »2.

 

Cette popularité lui a valu d’être représenté par de nombreuses gravures ou même encore des assiettes. Nous reproduisons ci-dessous le détail de l’une d’entre elle où Munito est en pleine partie de dominos contre son maître. Cette assiette existe au moins en trois versions différentes: l’une polychrome, et une autre avec un décor différent.

Détail de l’assiette de Munito (Collection Thibault Ternon)

 

Mais Munito n’était en réalité rien de plus qu’un chien doté d’une intelligence rare, mais pas assez pour connaître différentes langues ou savoir compter. Tout le numéro reposait sur un « truc », une simple astuce qui donnait l’illusion que le chien possédait réellement des capacités cognitives hors-normes.

Pour conclure, précisons que même après le retrait de la scène de Munito, de nombreux autres artistes ont tenté leurs chances en présentant avec leur chien les mêmes expériences que Munito avant eux. Citons entre autres Monetto.


1 « Chap Ier – Origine, Portrait et première éducation de Munito », in Notice historique sur la vie et les talens du savant chien Munito, Paris, s.d, p. 3.

2 Ibid.

Vente magique à Chartres

Extrait du catalogue (Crédits: gallica)

Avis aux collectionneurs, le 4 mars 2017 sera une journée à retenir! En effet, la « traditionnelle » vente aux enchères de Chartres ouvrira ses portes pour céder une partie de la collection « Morax et Akyna ».

Vous pourrez compléter votre collection en acquérant, entre autres, des boîtes de physique amusante, des affiches, grandes illusions, des appareils anciens, livres, et même quelques objets en lien direct avec le théâtre Robert-Houdin!

Voici le lien vers le détail de la vente.

Tours et détours de l’escamoteur – Exposition Jérôme Bosch

 

C’est jusqu’au 31 décembre que vous pourrez rencontrer le célèbre tableau attribué à Jérôme Bosch: L’escamoteur, presque 500 ans après sa réalisation.

Longtemps conservé sous clef, c’est l’occasion ou jamais de redécouvrir ce tableau mythique!

En visitant l’exposition installée à l’espace Paul-et-André-Véra de Saint-Germain-en-Laye, vous le retrouverez au milieu d’autres œuvres sur le thème. Ces dernières, très bien choisies pour créer un lien, un fil conducteur vers la peinture, n’ont pour la plupart rien à envier à L’escamoteur en ce qui concerne leur rareté et leur beauté. C’est ainsi qu’on retrouve plusieurs livres et gravures de tous les siècles, présentant d’habiles joueurs de gobelets sous toutes leurs formes.

Mentionnons entre autres parmi les objets exceptionnels présentés: La chute du magicien Hermogène ou encore l’un des rarissimes exemplaires de La première partie des subtiles et plaisantes inventions (1584), premier ouvrage français consacré à la magie!

Alors dépêchez-vous de vous rendre à cette exposition temporaire unique!

Le programme de l’exposition est ici.

Les caquets de la Zig-Zaguée

Le premier numéro des Caquets de la zig zaguée
Le premier numéro des Caquets de la zig zaguée

 

Débuté en mars 1996 par le CMRHN (Cercle Magique Robert-Houdin de Normandie) ce petit bulletin de liaison, nommé Les Caquets de la Zig-Zag-Guée était une petite revue de quelques pages éditée au format A5. Réservée aux membres de l’amicale seulement, ces derniers furent invités à participer activement à la vie de cette revue en y publiant dedans les articles de leur choix. Malheureusement, l’annonce ne fut pas entendue par tous, ce qui en provoqua l’arrêt deux ans plus tard, en septembre 1998.

La collection complète comporte 14 numéros à travers lesquels étaient publiés comptes-rendus de lectures; les nouveautés magiques du moments et même une section vente réservée aux magiciens du club.

Nombreux sont ces petites revues de club qui tombent peu à peu dans l’oubli. Notons que dans le livre édité par l’AFAP 100 ans d’histoire, 100 ans de magie, une partie est justement consacrée à toutes les revues magiques publiées en langue française.

 

De la magie à Saint-Pol-de-Léon

Carte Postale voiture Carrington
Carte Postale voiture Carrington – Collection Thibault Ternon

Si à première vue cette jolie carte postale de la basilique gothique de la ville de Saint-Pol-de-Léon (Finistère) n’a aucun rapport avec le thème de la magie, il ne s’agit là que d’un habile tour de passe-passe!

En effet, en regardant plus attentivement -notamment en bas à droite- on s’aperçoit de la présence d’un véhicule surmonté d’une banderole annonçant le spectacle d’un certain … Carrington!zoom-cp-carrington-voiture

Ces cartes postales où la magie ressort d’endroits inattendus sont toujours intéressantes à connaître.

Si le sujet des moyens de transports des magiciens vous intéresse, un sujet a été lancé sur ce thème sur Virtualmagie, regorgeant d’autres photos plus ou moins connues; Vous pouvez y accéder en cliquant ici.

La maison d’escamotage THIS

Le temps nous a malheureusement fait oublier bon nombre de lieux dédiés à l’art de la magie, et ce jeton est sans doute l’une des dernières traces de l’activité d’une ancienne boutique de magie parisienne.

Jeton maison THIS verso
Jeton de la maison THIS (verso) – Collection Thibault Ternon
Jeton de la maison THIS recto
Jeton de la maison THIS (recto) – Collection Thibault Ternon

 

Située « au coin du passage Vendôme », la boutique THIS était spécialisée dans « des jeux de jardins et de salons » ainsi que dans les appareils d’escamotage et de physique amusante comme nous l’indique le jeton en question.

Cette pièce nous est très précieuse pour pouvoir dater les années où la boutique était ouverte. L’aigle au dos du jeton nous permet aisément de dater sa fabrication au second Empire (1852-1870). Plus précisément, la mention de « sa majesté l’impératrice » nous permet de réduire d’une année cet intervalle, Napoléon III s’étant marié en 1853 à Eugénie de Montijo. Ainsi, ce jeton a nécessairement été fabriqué entre 1853 et 1870 ce qui nous renseigne sur la période d’activité de l’enseigne. Il existe par ailleurs un second jeton de la même boutique, qui nous apprend qu’au cours de son existence, le nom de ce marchand de truc se transforma en « This & Crozier ».

 

 

 

Le Centre de Recherche sur l’Art de la Prestidigitation

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Le C.R.A.P (Centre de Recherche sur l’Art de la Prestidigitation) est une base de données qui a pour but de rendre accessible à tous des documents magiques historiques et parfois mêmes uniques!

Recherchez un terme à travers de nombreux journaux du siècle précédent (L’illusionniste, L’escamoteur, Le Journal de la Prestidigitation, etc.) ainsi qu’à travers des documents uniques comme des lettres, des manuscrits ou des livres (à l’instar du célèbre Livre d’Or de Robelly!)

Tous ces documents sont accessibles sous une simple inscription et ce gratuitement sous la seule et unique contrainte d’indiquer la source lors de leur utilisation!

Aidez-nous à contribuer à rendre accessible la culture magique!

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Le marquis d’Ambreuille

Charles Grossart dit le marquis d’Ambreuille - Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Charles Grossart dit le marquis d’Ambreuille – Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Charles Grossart dit Le Marquis d’Ambreuille est un escamoteur du XVIIe totalement inconnu et oublié de tous. Pourtant d’après les quelques documents qu’il nous reste sur lui, notre homme était très talentueux comme nous prouvent les multiples descriptions élogieuses à son égard : « Adroit de Corps des pieds agille, mais encor plus suptil des mains ». Ce texte est présent sur l’estampe couleur reproduite ci-dessus. L’auteur de cette estampe, un certain Nicolas Bonnart (~1637 – ~1717), en réalisera une seconde du même personnage intitulée L’entrée du Marquis d’Ambreuille au Palais de Pluton qui se trouve reproduite ci-dessous.

L’entrée du Marquis d’Ambreuille au Palais de Pluton
L’entrée du Marquis d’Ambreuille au Palais de Pluton – Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Représenté sur la partie inférieure, notre marquis de divinités, de personnages fictifs et du célèbre … maître Gonin – escamoteur du Pont-Neuf – situé dans la partie inférieure, à l’extrême droite ! Ce dernier semble être très attentif aux gestes et au numéro du marquis. Cela nous conforte dans l’idée que Charles Grossart n’était pas un « simple amuseur » mais bien surement un escamoteur avec un réel talent.

Léance - Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Léance – Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Aussi appelé « Le Chevalier d’Ambreuille », Charles Grossart semble être le frère d’une courtisane appelée Léance. Il était aussi le chef d’une bande de bohémiens. Il sera condamné à mort (brûlé vif) pour avoir visiblement blasphémé comme nous l’explique un rare document conservé de nos jours aux Archives Nationales de France sous la cote : AD III 3 144.

Cette exécution se déroulera le 19 juin 1686 à Paris, place de Grève (cette place se nomme depuis 1803 Place de l’Hôtel-de-ville – Esplanade de la Libération).

Charles Grossart - Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Charles Grossart – Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Matthias Buchinger

Matthias Buchinger est né sans bras et sans jambes le 2 juin 1674.

Face à cet handicap, il réussit tout de même à se faire connaître par entre-autres, les dessins qu’il réalisait. Ces œuvres étaient pour la plupart réalisées en utilisant la micro-calligraphie, qui donnait une impression de dessins de loin, dessin constitué en grande partie d’écriture lorsqu’on le regarde de plus près.

En plus de ce talent, Matthias Buchinger réalisait des tours d’escamotage comme on le voit sur la gravure ci-dessous où il est représenté comme un joueur de gobelets.

Matthias Buchinger - Crédit: Wellcome Library, London. CC BY 4.0
Matthias Buchinger – Crédit: Wellcome Library, London – CC BY 4.0

 

Ricky Jay, le célèbre magicien américain vient de publier un livre sur cet homme extraordinaire disponible exclusivement en anglais sous le titre de Matthias Buchinger: ‘The Greatest German Living’ by Ricky Jay, Whose Peregrinations in Search of the ‘Little Man of Nuremberg’ Are Herein Revealed

À se procurer de toute urgence!

 

Des nouveaux frères Isola

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Photographie des frères Isola par Nadar – Collection Thibault Ternon

Tout le monde – ou presque – connait les frères Isola, ces fameux prestidigitateurs qui ont été les directeurs d’une multitude de salles de spectacle en France pendant leur temps de gloire. Cependant, si leur vie est généralement assez connue, leur enfance, elle, l’est moins. En effet, il semble que la majorité des archives leur ayant appartenu ont été détruites lorsqu’ils habitaient encore en Algérie, leur pays natal.

Aussi, la découverte de cette nouvelle photographie d’eux permet de les voir pour la première fois sous un jour nouveau.

Cette photographie de cabinet, de largeur 13 cm pour 21.5 cm de longueur, a été réalisée par le célèbre photographe Nadar. Cependant, cette photographie est un retirage. En effet au dos de celle-ci on apprend que Nadar possède le Grand-Prix de Paris de 1889. La carton est donc postérieur à 1889, mais la photographie en elle-même est bien antérieure à cette date.

Au niveau de l’âge que pouvaient avoir les frères Isola sur la photo, on peut estimer cela à une dizaine d’années, leur mère étant décédée en 1873 et Émile et Vincent étant respectivement nés en 1860 et 1862. La photographie fut donc très probablement prise dans les années 1870.

Ce retirage, très certainement commandé par la famille Isola, permet ainsi de les connaître sous un nouveau jour et de retracer petit à petit leur histoire.


Si vous souhaitez en savoir davantage sur les frères Isola, je ne peux que vous conseiller d’aller visiter le site internet tenu par un descendant direct de ces deux artistes et sur lequel vous trouverez quantité de documents: http://claude.loubet.free.fr