Charles Grossart dit Le Marquis d’Ambreuille est un escamoteur du XVIIe totalement inconnu et oublié de tous. Pourtant d’après les quelques documents qu’il nous reste sur lui, notre homme était très talentueux comme nous prouvent les multiples descriptions élogieuses à son égard : « Adroit de Corps des pieds agille, mais encor plus suptil des mains ». Ce texte est présent sur l’estampe couleur reproduite ci-dessus. L’auteur de cette estampe, un certain Nicolas Bonnart (~1637 – ~1717), en réalisera une seconde du même personnage intitulée L’entrée du Marquis d’Ambreuille au Palais de Pluton qui se trouve reproduite ci-dessous.
Représenté sur la partie inférieure, notre marquis de divinités, de personnages fictifs et du célèbre … maître Gonin – escamoteur du Pont-Neuf – situé dans la partie inférieure, à l’extrême droite ! Ce dernier semble être très attentif aux gestes et au numéro du marquis. Cela nous conforte dans l’idée que Charles Grossart n’était pas un « simple amuseur » mais bien surement un escamoteur avec un réel talent.
Aussi appelé « Le Chevalier d’Ambreuille », Charles Grossart semble être le frère d’une courtisane appelée Léance. Il était aussi le chef d’une bande de bohémiens. Il sera condamné à mort (brûlé vif) pour avoir visiblement blasphémé comme nous l’explique un rare document conservé de nos jours aux Archives Nationales de France sous la cote : AD III 3 144.
Cette exécution se déroulera le 19 juin 1686 à Paris, place de Grève (cette place se nomme depuis 1803 Place de l’Hôtel-de-ville – Esplanade de la Libération).